Avec l’arrêt progressif de la commercialisation des casques à la norme ECE 22.05, il était temps que Shark crée un successeur à son dernier modulable. Répondant désormais à la norme ECE 22.06, voici le casque Shark OXO. Il ne s’agit pas d’une simple mise à jour technique cela dit ! Le fabricant français en a profité pour revoir en profondeur le modèle qui succède à sa célèbre gamme de modulables flip back « Evo », commercialisée ces dernières années et dont la réputation n’est plus à faire. Faisons le bilan après une bonne partie de l’hiver passée en sa compagnie sur les routes des Hauts-de-France.
L’intérêt du flip back
Dans la grande famille des casques modulables, le casque Shark OXO représente le sous-genre « flip back ». Comprenez que la mentonnière se rabat à l’arrière du casque. Les avantages sont importants, surtout pour un modulable recevant la double homologation « P/J » comme celui-ci (« P » pour intégral et « J » pour jet). Cette double homologation permet en effet de rouler avec le casque en position fermée et en position ouverte avec mentonnière relevée.
Le premier intérêt vient de la diminution des turbulences. En effet, un modulable conventionnel dont la mentonnière se retrouve en « haut » du casque, en position ouverte, s’oppose à la pression de l’air en roulant. Ici, le flip back résout ce problème (puisque la mentonnière se trouve à l’arrière et non en haut).
De plus, le casque Shark OXO ayant été travaillé en soufflerie, la mentonnière s’adapte même au profil aérodynamique du casque une fois basculée sur l’arrière. Testé pour ma part jusqu’à 110 km/h en position jet, force est de reconnaître que le OXO se comporte exactement comme un casque jet conventionnel. Rares sont les modulables à pouvoir en dire autant, notamment en tournant la tête lors des contrôles latéraux sur voies rapides. Bien joué Shark !
Concernant le passage d’une position à l’autre, la manipulation se révèle exemplaire, réalisable avec seulement deux doigts. Même avec des gants hiver, aucun problème à signaler.
Un travail sur la répartition des masses et l’aérodynamisme important
Second intérêt de ce type de modulable : la répartition des masses. Là aussi, le flip back prend tout son sens. Le poids de la mentonnière se retrouvant plus bas et en arrière, les cervicales trinquent moins, quelles que soient les conditions de circulation.
De façon générale, le poids (soit 1725g pour celui-ci en taille L) ne se fait pas ressentir. Cette valeur peut sembler élevée mais elle se situe dans la norme pour un casque modulable à la norme 22.06. Cette modification d’homologation ayant en effet eu un impact sur le poids des casques de façon générale. Une fois sur la tête, le casque Shark OXO ne semble jamais lourd, que ce soit en position intégral ou jet, grâce au travail sur les masses et l’aérodynamisme réalisé par le fabricant.
Bien entendu, et concernant la mâchoire, la protection fournie en mode jet reste inférieure à celle fournie en mode intégral. Il est important de le garder en tête et d’adapter la position du casque en fonction du contexte.
Visibilité maximale avec le casque Shark OXO
Lors des premiers roulages, c’est surtout l’effet « panoramique » du champ visuel qui surprend. A l’horizontal, c’est au top ! Mais à la verticale, et c’est plus rare, c’est vraiment bluffant ! De fait, aucun problème, même sur les machines plutôt sportives avec une position basculée sur l’avant. Le compteur reste toujours visible sans avoir à baisser la tête avec le casque en position « intégral ». L’écran principal, traité anti rayure, est livré avec un pinlock 70. Aucun problème de buée à signaler, même par des températures proche de 0°C.
En bon casque polyvalent, le casque Shark OXO dispose également d’un écran solaire rétractable, nommé VPS (pour Vision Protection System). Celui-ci se manipule grâce à un slider à la base du casque, côté gauche. Chose rare, il dispose de plusieurs crans de réglage pour s’adapter à tous les motards. La rétractation se fait automatiquement en une fraction de seconde grâce à un bouton situé à l’avant du slider. Magique ! C’est d’ailleurs génial au moment de franchir un tunnel. Notez enfin que cet écran solaire est traité UV380, anti rayure et anti buée également.
Shark a mis le paquet sur le confort
Lors de la conception de ce casque Shark, une campagne de scan 3D a été réalisée auprès d’un large panel de motards, afin de modéliser les différentes morphologies. Le but était de trouver des compromis pour les mousses et les matériaux intérieurs du casque afin d’offrir la meilleure tenue possible, et le plus grand confort. Force est de constater que le OXO est un casque extrêmement confortable ! Les tissus premium (une habitude chez Shark que j’avais déjà eu l’occasion de souligner) offrent un toucher très agréable. La tête est bien calée, sans point de pression, et aucun déplacement à signaler même sur voies rapides, en position intégral ou jet.
Notez que plusieurs possibilités sont offertes pour personnaliser encore l’intérieur du casque à votre morphologie. On trouve une coiffe avec un système permettant plusieurs positions d’ajustement et, en option, 5 épaisseurs de mousses de joues sont disponibles. Le tout est entièrement démontable et lavable en machine.
Une question de bruit
Le casque Shark OXO s’en sort avec les honneurs concernant le bruit. Avec sa calotte en polycarbonate Lexan, peu de bruits aérodynamiques sont à signaler, même à allure soutenue. Comme évoqué précédemment, le travail en soufflerie effectué sur le OXO permet également d’éviter tout bruit de sifflement. Que ce soit en position ouverte ou en position fermée avec l’écran entrouvert, pour laisser passer un filet d’air. Cet entrebaillement de l’écran est d’ailleurs prévu par le système d’ouverture, avec une position dédiée.
L’isolation des bruits extérieurs est dans la norme pour une casque modulable avec ce type de conception. Le OXO reste agréable pour les les trajets du quotidien, quel que soit le type de voies empruntées. Les bouchons d’oreilles ne s’imposeront que pour les trajets de plus de 2h sur voies rapides.
Une ventilation facile à manipuler et une bonne isolation thermique
Le casque Shark OXO dispose de plusieurs ventilations :
- une large ventilation sur la mentonnière
- une ouverture sur le sommet
Ces deux ventilations sont manipulables d’un seul doigt très facilement.
On note également la présence de deux extracteurs à l’arrière du casque dont la position est fixe. En raison de la période de test, je n’ai pas eu l’occasion de vérifier la bonne ventilation par temps chaud… Mais le courant d’air créé lorsque toutes les ventilations sont ouvertes tend à me laisser penser qu’il n’y aura pas de problème particulier à ce sujet.
Ayant roulé avec le OXO de 0°C à, environ, 18°C à quelques jours du printemps, je peux en revanche confirmer la bonne isolation thermique dont dispose ce Shark.
Mention spéciale au rabat faisant la jointure entre le casque et le cou, très bien pensé et ultra efficace.
Attention toutefois : un tour de cou mal placé peut créer une prise d’air à cet endroit et créer bruits et infiltrations du froid !
Le casque Shark OXO, plein de bonnes intentions
Concernant la fermeture de la jugulaire, celle-ci est confiée à une boucle micrométrique très efficace et intuitive à l’utilisation.
Comme la majorité des casques Shark, le OXO est prédisposé à recevoir les intercoms « Sena for Shark » (ou encore « Sharktooth »). On pourra sans aucun problème installer d’autres intercoms, si besoin, et profiter par exemple du cheminement prévu pour la perche du micro dans la joue droite du casque.
Pour les porteurs de lunettes, ce Shark OXO est une nouvelle fois exemplaire. Là aussi, c’est une habitude chez le fabricant Français. Ici, le OXO va encore plus loin avec son système « Adaptative eyewear« . Il s’agit d’un espace supplémentaire pour les branches, accessible en déposant une partie du rembourrage des mousses de joues. Impossible de se retrouver avec une pression sur les tempes, même avec des montures de lunettes très épaisses.
Quelques bémols tout de même
Bien que le travail fourni à la conception du casque Shark OXO soit remarquable, quelques bémols sont à signaler.
Le casque reçoit un système de verrouillage en position ouverte de la mentonnière par l’intermédiaire d’un bouton rouge situé sur le côté gauche du casque. Ce système de verrouillage est notamment imposé par la norme ECE 22.06 pour tous les modulables recevant la double homologation P/J. Mais voilà : celui-ci s’est montré très difficile à manipuler en roulant. Il demande en effet beaucoup de force pour passer en verrouillage « J ».
Le OXO peut aussi paraître assez « volumineux » notamment dans certaines tailles. Seulement deux tailles de calotte sont disponibles, ce qui donne l’effet « gros casque » pour les plus petites tailles par exemple (petite calotte jusqu’à M inclus, puis grande taille à partir du L). Cependant, ce n’est pas inhabituel en ce qui concerne les modulables, en raison des différents mécanismes présents. Rien de rédhibitoire donc.
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