St Émilion, ses vignes, ses châteaux… et son circuit de Flat-Track ! C’est en effet tout près de là, à Tayac, que s’est déroulée la première manche du Championnat de France Flat-Track 2020. Sur l’anneau de terre battue nichée dans un écrin de verdure, ça a bastonné sec entre pilotes armés de motos spécialement préparées. On y était, et on vous raconte, vidéo à l’appui !
Welcome to Tayac City
Le site est bien aménagé pour recevoir le public et la mécanique de la compétition bien huilée. Il faut dire que le Moto Club de Tayac sait s’y prendre avec l’événementiel moto puisqu’il organise également d’autres compétitions du genre, tel que le Championnat d’Europe de Grass Track. Cette pratique très prisée dans le sud ouest de la France se jouait justement sur place la veille.
Mais ce 2 août, c’est le Flat-Track qui est à l’honneur ! Le flat-track, on a tous une idées de ce à quoi ça ressemble, mais la discipline en tant que telle reste méconnue. Peu de chance qu’elle le reste bien longtemps vu l’engouement pour la moto vintage sous toutes ses formes !
L’anneau du Moto Club de Tayac
Les forces en présence
Les machines de Flat, si elles s’appuient sur certains traits communs, sont animées par des mécaniques très différentes.
Les Dirt Bikes, des motocross revues pour le Flat
Dirt bikes : Crossmen repentis
Premières à inaugurer les séances d’essais du jour, les Dirt Tracks, qui ne sont autre que des 250 ou 450 cm³ de cross revisitées version Flat-Track. Comprenez avec roues de 19 pouces, des pneus spécifiques et pas de frein avant (voir notre article de présentation). On retrouve ici les marques habituelles des terrains de cross et des traces d’enduro.
Le Tracker de Nicolas Winterberger sur base Honda XR 500
Trackers : Mono maniables
Suivent les Trackers, ces motos de 4-temps de cylindrée intermédiaire, plus courtes sur pattes que les Dirts et descendantes spirituelles des machines de Flat-Track historiques. Elles privilégient légèreté et accessibilité. Signalons par exemple la présence de quelques CCM, célèbre marque britannique qui refait surface en France, ou d’une Honda 500 XR flat-trackifiée.
Wilfried Delestre, organisateur, concurrent en catégorie Power Bikes et vainqueur du W-E
Power bikes : La catégorie reine
Puis arrivent les Power Bikes, la catégorie reine de la journée, regroupant des motos de 650 cm³ minimum, avec cadre et moteur de série. Les Harley-Davidson 883 y côtoient une Triumph personnalisée avec un moteur de Bonneville des années 60, une Ducati Scrambler préparée ou la splendide Indian 1200 FTR de Wilfried Delestre, coorganisateur de l’événement. La maîtrise de la puissance est indispensable. Si bien que le nombre de chevaux ne suffit pas à déterminer le nom du vainqueur, car dans un contexte de glisse quasi continue, elle mène rapidement à la perte de contrôle (à la gamelle si vous préférez !)
La catégorie Kids regroupe Flat-Track et Grass-Track
Kids : Les cm³ ne font pas la valeur
La dernière séance est consacrée aux 50 cm³ 2 et 4-temps des pilotes en herbe, qui nous ont eux aussi offerts quelques beaux moments sportifs.
Si vous avez suivi l’histoire, ce sont trois catégories de moins que prévu, la faute à cette saleté de Covid…
Le Flat-Track, ça claque
Après les séances d’essais libres du matin, l’après-midi débute par les essais qualificatifs, composés de trois sessions de six tours pour chaque catégorie. La finale, une course de 12 tours pour chaque catégorie (sauf Kids), clôt la journée.
Gros plan sur un pneu spécifique pour le Flat-Track
Avantage d’une compétition qui en est à ses premières heures : dans les paddocks ouverts au public, l’ambiance est détendue, presque familiale. Pour autant, sur le circuit oblong, pas de quartier. Ça se dépasse propre mais sans état d’âme, à l’intérieur ou à l’extérieur. Pas évident de fermer les portes quand on drifte non stop ! Autant vous dire qu’à partir des essais qualificatifs, on a droit à de beaux faits d’armes, intensifiés par le fait que les sessions sont courtes. Le côté sprint éperdu vers la ligne d’arrivée garde efficacement le public sous tension.
Derniers réglages avant le départ
Sueur, poussière et gros son
Dénominateur commun de chaque session : le Moto Club de Tayac a beau arroser la terre battue et repasser un coup de herse régulièrement, les pneus de flat entrainés par les moteurs coupleux lèvent tous un beau nuage de poussière ocre. Ajoutez à cela le bruit de frottement métallique des steel-shoes, ces semelles métalliques portées par les pilotes sur le pied gauche pour protéger leurs bottes, les pots qui pétaradent à la décélération et les encouragement enjoués du public à chaque dépassement… Ça vous pose une ambiance façon jeux du cirque ! On en redemande.
Une steel shoe, protection pour botte des pilotes de Flat-Track
Mention spéciale pour le bruit de la catégorie Power Bikes : quelle mélodie, mes aïeux ! Halala, ces grondement des gros twins US qui résonnent dans le bois environnant ! Et ces pots qui distillent leurs claquements secs à vous dresser les poils dans le dos ! Un vrai concerto pour les amateurs de belles mécaniques.
Les résultats de la journée par catégorie :
Au terme de la journée émaillée de peu de chutes mais riche en action, les podiums sont les suivants :
Dirt Bike | ||
1 | #41 | Sébastien Jeanpierre |
2 | #717 | Kevin Salanova |
3 | #111 | Sylvain Luziau |
Tracker | ||
1 | #8 | Stéphane Goyffon |
2 | #51 | Nicolas Winterberger |
3 | #71 | Stéphane Mezard |
Power bike | ||
1 | #55 | Wilfried Delestre |
2 | #61 | Philippe Bergeron |
3 | #26 | Thomas Beuille |
Kids | ||
1 | #20 | Boris Charbonnier |
2 | #1 | Élise Chansard |
3 | #21 | Santiago Charrière |
Venez voir ça !
Le championnat de France Flat-Track, on a adoré ! Difficile de comprendre pourquoi cette compétition cartonne ailleurs et pas (encore) en France… Voilà un sport mécanique accessible à tous, avec des motos de tout poil, un équipement pilote simple. Le budget peut être vraiment modéré (plus que sur piste par exemple), même si les passionnés savent aussi s’y faire plaisir 😉 Et puis les meilleures places sont encore à prendre du fait d’une nombre limité de pratiquants. Bref, Le Flat-Track, compétition historique s’il en est, a toutes les cartes en mains pour devenir un sport de premier plan dans les années à venir. Et ça nous fera plaisir de savoir que Motoblouz y a contribué !
La superbe Indian 1200 FTR de Wilfried Delestre
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