Le GT-Air premier du nom a rapidement su se faire respecter sur le marché des casques intégraux routier. Censé hausser le niveau d’encore un cran, son descendant le Shoei GT-Air 2 est-il à la hauteur du budget qu’il vous faudra débourser pour l’acquérir ? Mon avis après plusieurs milliers de kilomètres d’utilisation !
La marque japonaise, historiquement spécialisée dans les casques à vocation plus sportive, avait étonné en lançant en 2012 la première mouture du GT-Air, un casque intégral vraiment orienté route avec – une première pour un intégral du Japonais, un écran solaire rétractable. Commercialisé en 2019, son successeur direct, le GT-Air 2, devait apporter son lot d’améliorations, notamment côté ventilation et insonorisation, ainsi qu’une prédisposition pour recevoir un kit de communication.
Lignes racées pour le Shoei GT-Air 2
Le bel ouvrage
Pour un casque routier, le Shoei GT-Air 2 se la joue vraiment sportif question look. Son design profilé, ses arêtes acérées, le rendent particulièrement racé. Je ne connais pas grand monde à qui il déplaît. Mais c’est surtout la qualité de fabrication qui vous bluffera. En particulier si vous venez d’un casque moins haut-de-gamme. Les assemblages sont parfaits : pas un pet de jeu malvenu, les contacts sont nickel, rien ne dépasse. Un très beau casque. Rien que ça aide à digérer le prix du bestiau !
Le champ de vision se montre bien large, la lentille Pinlock assure
Focus rapide sur le poids. Dispo en trois tailles, la calotte dudit Shoei est un composite de plusieurs couches de fibre de natures différentes (organique, verre) posées à la main pour un niveau de protection optimal contre les chocs. Pour autant, le poids est dans la moyenne des casques routiers-sportifs, avec ses 1460 grammes sur ma balance de cuisine avec lentille Pinlock, cache-nez et bavette. Bref, c’est bien, mais on aurait pu attendre un poil mieux. Cela dit, quand on l’a sur la tête, bon équilibrage des masses aidant, on ne le sent pas. Et j’ai roulé plusieurs jours d’affilée avec le GT-Air 2 vissé sur la tête sans noter quoi que ce soit à ce chapitre. Bref, je valide.
Les mousses intérieures au complet, avec bavette et cache-nez
Mieux qu’à la maison
Deuxième caractéristique attendue sur un casque GT : le confort intérieur. En la matière, je dirais qu’il s’agit du casque le plus confortable qu’il m’ait été donné d’essayer. Je vous épargne la comparaison avec les charentaises, mais c’est pas l’envie qui me manque de la placer ici. Peut-être le Shoei GT-Air 2 est-il particulièrement adapté à la forme ronde/ovale de mon humble crâne. Les mousses (remplaçables) assurent un maintien ferme juste ce qu’il faut, sans point de pression. Le tout est correctement aéré et le textile est agréable au contact, même quand il fait chaud. Le port des lunettes est prévu par Shoei. Dans mon cas, les mousses à l’arrière de la tête appuient un peu sur les branches et les lunettes remontent un poil, si bien qu’elles ne portent pas sur le nez. Pas gênant, et certainement propre à ma morphologie.
La ventilation supérieure propose deux positions
Le confort des mousses est secondé par un système de ventilation que j’ai trouvé lui aussi très efficace. Sur le GT-Air 2, il repose sur deux imposantes prises d’air en façade, avec deux évents d’évacuation à l’arrière. Rien de révolutionnaire en fait. Mais le truc, c’est que contrairement à beaucoup d’autres casques où le flux d’air délivré est « symbolique », ici, quand vous ouvrez, ça souffle du frais, beaucoup de frais. On le sent très bien sur le cuir chevelu. À ce sujet, impossible de se tromper en manipulant les aérations : les clapets d’ouvertures se manipulent facilement, et les crans sont francs.
Le système de verrouillage de l’écran fait de l’excès de zèle
Écran : habitude et vigueur
On ne peut pas en dire autant de l’écran du Shoei GT-Air 2… S’il est très bon question qualité optique, largeur du champ de vision et gestion de la buée, sa prise en main demande un apprentissage et pas mal de vigueur. Le crantage des articulations s’avère super ferme… Des mois de manipulation n’y ont rien changé de manière sensible. Et surtout, le cran de sécurité rend la fermeture complète de l’écran assez compliquée, et encore plus son ouverture.
L’écran solaire, plus long que celui du Shoei GT-Air premier du nom
On croit parfois l’avoir fermé, mais il est en position filet d’air (très appréciable en ville en conditions humides au passage). Il faut presser tout l’écran avec la main pour achever le travail. Et inversement, il faut pousser dur sur l’ergot de l’écran pour le déclipser et permettre son ouverture. Galère sans nom avec des gants hiver. Rassurant en cas de gamelle, mais nom d’un joint de culasse, à l’usage, on en crache, des grossièretés ! En revanche, outre le risque d’ouverture accidentelle réduit, ça joue certainement sur l’étanchéité de l’écran. Le joint périphérique est bien compressé et les sorties sous la pluie m’ont prouvé que l’eau ne passait pas.
Réglez la longueur de l’écran solaire avec ce levier et son jumeau de l’autre côté
Quand à l’écran solaire, revu depuis la V1 du GT-Air, il fait très bien le boulot. Son degré de fumage me semble bien adapté. Et puis une fois déployé (facilement et en douceur, svp !), il couvre l’ensemble du champs de vision. Si votre nez est hors gabarit, pas d’inquiétude, Shoei a prévu deux petits leviers au niveau des tempes qui permettent de le faire descendre moins bas d’environ 1,5 cm.
Deux des trois emplacements prévus pour l’intercom Sena SRL2. Les écouteurs ont aussi leurs logements.
Quel intercom pour le Shoei GT-Air 2 ?
La question, elle est vite répondue : ça sera le Sena SRL2 Communication System (Basé sur le Sena 20S) et rien d’autre. Comptez dans les 300 € – hors promo. Ça casque (la bonne blague), mais pas le choix, parce que tout est prévu pour accueillir cet intercom. Un logement est creusé à l’arrière de la tête pour la batterie, tandis que les capots latéraux à retirer libèrent un espace pour clipser le module de commande. Et de fait, impossible de fixer un intercom d’une autre marque, parce que la place est prise par ces logements. Ou alors il faudra le coller, et à un endroit pas très pratique… Voyez le bon côté des choses : l’intercom semble de bonne facture, et niveau intégration, vous ne trouverez pas mieux.
Petit détail révélateur de la qualité de conception du casque au passage : l’épaisseur du calottin intérieur en polystyrène assurant l’amortissement n’est pas entamé par les emplacements listés plus haut. La sécurité avant tout chez Shoei !
Le design du Shoei GT-Air 2, étudié en soufflerie
Le GT-Air II en dynamique
On engage la boucle micrométrique inox sécurisante et intuitive à l’usage, et en route. On a une nouvelle fois affaire à un très bonne prestation du Shoei. Le travail en soufflerie a payé et le Shoei GT-Air 2 n’offre pas de résistance importante susceptible de fatiguer la nuque à la longue. On s’en rend compte quand on tourne la tête pour les contrôles (pas radar, hein, d’angle mort). La traînée augmente alors et ça tire autrement plus. Comme il se doit avec un équipement routier, on l’oublie, quelle que soit la vitesse. Signe d’efficacité !
Au regard de mon expérience, l’insonorisation pourtant tant vantée ne me semble en revanche pas si révolutionnaire. Je le classerais dans la moyenne, pas plus. Attention, on ne parle pas d’un bruit strident type sifflement, mais de d’un souffle façon bruit blanc, lequel finit quand même par fatiguer. Sur longs trajet, vous ne couperez pas aux bouchons d’oreille. Pas très grave, la plupart des routards y sont déjà abonnés.
La clé fournie pour tendre la lentille Pinlock
Et sinon ?
Le casque que j’ai testé se voit orné d’un noir uni mat de toute beauté. Premier réflexe : « j’espère qu’il ne prendra pas trop les traces de doigts et qu’il sera facile à nettoyer ». Pas d’inquiétude là-dessus, c’est bien le cas, un coup de microfibre humide et vous venez à bout de tout ce qui tâche et qui s’écrase.
Au chapitre des détails, j’ai bien aimé le fait que le Shoei GT-Air 2 soit livré avec une clé pour retendre le Pinlock, ou que sa base assez plane le rende assez stable quand on le pose sur le réservoir. Moins que le cordon de la housse soit dépourvu de stoppeur, ou que le démontage de l’écran demande pas mal d’efforts.
Le système d’extraction d’urgence du casque, l’EQRS
L’EQRS, le système d’extraction des mousses par les secours, fonctionne bien. J’ai testé sur ma pomme à l’instant – j’ai l’air malin avec mon casque devant mon PC… Les mousses de joue s’arrachent effectivement en tirant sur les poignées. Le casque s’ôte alors facilement, sans tirer trop fort sur les cervicales. Un système qui vous sauvera peut-être la mise un jour.
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