En 2024, Shoei a renouvelé son célèbre casque jet en le passant à la norme ECE 22.06. Exit le J-Cruise 2, place au casque Shoei J-Cruise 3 ! Pourtant, à y regarder de plus près, rien ne semble avoir changé. Même le prix de lancement est quasiment identique… Le J-Cruise 2 était très apprécié dans le milieu des casques jet, qu’en est-t-il alors de son cadet ?
Design épuré et qualité soignée pour le casque Shoei J-Cruise 3
N’y allons pas par quatre chemins : la finition est extrêmement soignée et les matériaux sont de très bonne qualité. C’est robuste, très bien fini et la prise en main est logiquement très agréable. Quant au style, ce casque Shoei J-Cruise 3 étant sans mentonnière, il ne laissera pas indifférent. Certains aimeront, d’autres non.
À titre personnel, j’apprécie beaucoup le design et l’élégance des lignes de ce casque jet. Cela dit, si vous voulez mon avis, j’ai une préférence pour les versions Whizzy. Les motifs colorés apportent davantage de dynamisme qu’une couleur unie…
Utilisation
Habituellement, je ne jure que par les casques intégraux qui sont pour moi le top en termes de confort et de sécurité. Pourtant, après quelques kilomètres, la magie du casque Shoei J-Cruise 3 opère déjà : les mousses sont épaisses et très confortables, elles se tiennent parfaitement à ma tête. On se sent en sécurité.
Les kilomètres défilent et je décide d’aller mettre ce casque à mal sur l’autoroute. Encore une fois la magie opère de nouveau ; même si le casque Shoei n’est pas conçu pour ce genre de trajets, l’insonorisation est encore bonne. Mieux encore, il tient la dragée haute* à bon nombre de casques modulables à vocation plus routiers. Les tests en soufflerie n’ont pas été vain, ce casque se comporte remarquablement bien.
L’impression de voir la route en 4k
Bluffé mais toujours pas conquis, je décide après 1h d’autoroute d’emmener ce casque sur mon terrain de jeu favori, le col de l’Espigoulier ! Sur cette route départementale sinueuse, le casque Shoei J-Cruise 3 ne me déçoit pas. Sa grande visière m’apporte une vision et un confort de conduite que je n’avais encore jamais connus auparavant. C’est simple, j’ai l’impression de voir la route en 4k.
Les efforts fournis par le pilote et la moto pour venir à bout des têtes d’épingle sont conséquents et la chaleur se fait vite ressentir. Là aussi ce jet s’en sort admirablement. Combinées à la visière, les aérations sont vraiment bonnes. Elles sont efficaces dès 30 km/h. Cela permet évidemment d’envisager de rouler en ville, surtout l’été. Ça tombe bien puisqu’après cette montée de col endiablée, je redescends sur Marseille… et me retrouve dans l’enfer urbain.
La ville, son univers
Vous vous en doutez, c’est en ville que les casques jet tirent leur épingle du jeu. Ce casque Shoei J-Cruise 3 ne déroge pas à la règle. Avec sa large vision, ses aérations et son écran solaire, naviguer dans les rues est aisé. L’insonorisation contre le vent est bonne (prouvé sur autoroute) et pourtant, on entend bien les voitures. Pas de doute, la ville est le terrain de jeu du J-Cruise 3 !
La visière dispose de points pour fixer un écran Pinlock… Qui ne sera pas forcément utile. L’absence de mentonnière laisse peu de buée sur la visière par temps frais (5°C au plus bas lors de cet essai). L’écran Pinlock sera peut-être nécessaire quand les températures seront glaciales… Si vous roulez encore.
La mousse du casque est confortable et hypoallergénique, elle se démonte pour être lavée. Au passage le casque est prédisposé à recevoir un intercom. Il y a même des petites trappes pour ranger l’intercom et les fils, malin !
Protection : une amélioration du casque J-Cruise 2… ou presque
Nous l’avons vu, le casque Shoei J-Cruise 3 répond à la dernière norme de sécurité, à savoir la ECE 22.06. Cette norme teste les casques sur différents points, notamment les chocs. La visière résiste à une bille d’acier projettée à 216km/h sans se briser ou se déformer (!) alors que la coque en AIM et le calotin en Polystyrène ont également été testés avec succès aux impacts obliques requis par la norme. Le savoir-faire de Shoei dans le milieu n’est plus vraiment à démontrer. Son casque répond à la norme de sécurité la plus stricte, on ne peut pas faire mieux !
Une petite prise de poids à noter
Vous l’aurez compris, le Shoei J-Cruise 3 reprend tout de son aîné le J-Cruise 2 et l’améliore en tout point … Ou presque. Avec le passage de la nouvelle norme, le tarif et l’aspect ne gonflent pas mais c’est sur la balance que ce casque pêche. Il prend 200g en plus par rapport à son prédécesseur ! Alors, on parle de seulement 1400g au total mais l’embonpoint pour un casque (un casque jet qui plus est) doit être souligné. D’autant plus que chaque gramme compte à ce niveau du corps. Notre tête (déjà fragile) n’est soutenue que par notre cou, une zone qui supporte assez mal la contrainte du poids.
Sur ce point, je peine à me faire un avis. A l’instar de certains de ses concurrents, le casque Shoei J-Cruise 3 prend du poids en respectant la loi, ce qui n’est pas sans risque. Ce casque se destinant davantage pour les petits trajets, cela met de côté le sujet de la fatigue mais la question reste préoccupante en cas de chute. Certes, vous me rétorquerez que la majorité des casques sont plus lourds, qu’avec la nouvelle norme, la concurrence prend aussi du poids et que, de toute façon, les porteurs de ce casque dépasseront rarement les 50 km/h… Mais quand même !
Prix du casque Shoei J-Cruise 3
Lancé à 549€, ce casque Shoei se place dans le segment haut de gamme des casques jet. Comme souvent avec ce genre de prestations, on ignore dans quelle mesure on paie la marge du fabricant (certes dûment méritée) et les frais de développement. Ne vous y trompez pas, les essais pour l’aérodynamisme en soufflerie et la certification ECE 22.06 sont grandement responsables de ce tarif élevé. Chacun aura son avis sur la pertinence du prix mais n’oubliez pas qu’au moment de définir un budget, c’est de votre tête dont il est question. Elle mérite d’être protégée le mieux possible !
*Offrir une belle résistance en montrant son pouvoir.
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